Que vous ayez peur de vous ridiculiser, de ne pas réussir à finir votre manuscrit ou de ne pas faire assez original, il y a toujours ce moment de doute tenace qui s'immisce dans l'écriture.
La peur déteste les incertitudes. Chaque fois que vous vous lancerez dans une nouvelle expérience à l'issue incertaine, elle pointera le bout de son nez pointu pour vous tirer sur la manche, l'air de dire : t'es sûre ?
La peur est une grande stressée de la vie. Alors, vous lancer dans l'écriture d'un roman qu'on est pas certaine de pouvoir finir, ou dont on ne peut promettre la réussite, ou qu'il soit comme on veut, ou qu'il plaise à des gens... En écriture, on est à peu près sûre de rien, sauf d'une chose : vous voulez l'écrire, et le terminer. Or, la peur, tout ce qu'elle voit, c'est que l'issue est incertaine, et qu'il y a donc... un danger.
La peur, son job, c'est de nous éviter de mourir. Elle partira donc toujours du principe qu'une issue incertaine vous mènera vers un danger. Or, elle est déclenchée par votre envie de créer, parce que la créativité vous demande de plonger dans l'inconnu : vais-je y arriver, comment fait-on, par où commencer ?
Elle est nécessaire dans la vie, mais superflue en écriture.
Le danger, ici, n'est non plus physique mais plutôt social (et pour la peur, c'est la même chose) : si je rate on va se moquer de moi, les lectrices n'aimeront pas, mes proches désapprouveront, je ne suis pas légitime... En un sens, ce que la peur aimerait vous faire croire, c'est que si vous ne démontez pas TOUTES ces incertitudes en même temps, vous allez vous faire exclure du groupe, vous allez être seule, vous allez mourir en exilée.
Disons-le une fois pour toutes : la peur est une sacrée casse-bonbons.
Elle est bien trop protectrice, toujours à pointer du doigt un caillou pour en faire l'Everest. Elle exagère tout le temps. Et est-ce qu'on peut vraiment se fier au jugement de quelqu'un qui exagère ?
Bien entendu, ne la grondez pas pour ça. C'est naturel, c'est humain, tout le monde y passe. La peur fait juste son job, et elle le fait bien. Mais votre créativité aussi peut faire correctement son travail, et puisque la création et la peur sont toujours collées ensemble, autant réussir à écrire (votre job à vous) et vivre bien avec les deux.
C'est ce qu'on verra dans la prochaine newsletter !
En attendant lundi prochain, prenez votre peur par les épaules et faites-lui un câlin. Elle est compréhensible, mais il faut savoir la gérer pour ne pas la laisser manger votre travail. Sans elle, nous prendrions trop de risques, mais quand elle est penchée sur notre épaule en permanence, elle nous empêche de faire quoi que ce soit d'intéressant... Elle est nécessaire dans la vie, mais superflue en écriture.
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