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Les 5 engagements de l'auteur autoédité




Newsletter du 27 novembre 2023.


Il y a ce cliché comme quoi les romans autoédités (c'est-à-dire, édités par l'auteur ou l'autrice par ses propres moyens, plutôt que par une maison d'édition traditionnelle) seraient de mauvaise qualité. En tout cas, plus mauvaise que celle proposée en maison d'édition.


Comme tous les clichés, celui-ci vient forcément de quelque part : il dénote l'idée que, dans la majorité des cas, les romans autoédités sont de piètre qualité rédactionnelle, ont une couverture moche, sont mal mis en page ou bourrés de fautes.


C'est le cas pour certains. D'autres respectent tous les critères d'une bonne édition, avec une mise en page suivant les normes éditoriales en vigueur dans le monde du livre, une couverture soignée (qu'on passe ou non par un graphiste) et un contenu, ma foi, qui n'a rien à envier aux best-sellers remâchés qu'on nous vend par dizaines sur Amazon.


Parfois même, le travail est plus soigneux qu'en maison, tout simplement parce qu'un auteur autoédité travaille sur un ou deux romans à la fois et suit chacune des étapes de sa création : il est un peu moins chahuté par les deadlines et les grandes équipes éditoriales.


Mais, malgré tout, c'est compréhensible d'hésiter. Quand on achète un roman, on s'attend à en avoir pour notre argent, et c'est décevant lorsque le travail est bâclé (que ce soit en maison d'édition ou en autoédition). Et la réputation des livres autoédités (en constante évolution, et c'est tant mieux) n'aide pas à se faire une idée en tant que lecteur, ni à se pencher du côté des auteurs indés pour leurs futures lectures.


Alors, je me suis franchement demandé : qu'est-ce qui pourrait rassurer les lecteurs qui ont peur de gâcher leur expérience de lecture ? Qu'est-ce qui pourrait leur garantir qu'un roman non-passé par le circuit habituel d'une maison d'édition a le même soin, le même travail et le même raffinement que s'il était proposé par Gallimard, Bragelonne ou Robert-Laffont ?


La qualité d'un roman autoédité (j'en ai vu en salons qui n'étaient pas bien mis en page ou dont les choix typographiques de couverture faisaient mal aux yeux) est selon moi une responsabilité, et bien, de celui qui l'édite.


L'autrice indépendante est par conséquent éditeur, puisque son travail consiste à prendre en charge (par ses propres compétences ou en passant par des professionnels freelance) la correction, la mise en page papier et numérique, le bon-à-tirer chez l'imprimeur, le référencement et l'administratif, la comptabilité et même pour certains le stockage et la distribution de leurs ouvrages. Sans compter les différentes éditions et formats, si l'on veut proposer un relié ou une intégrale, par exemple.


C'est un deuxième métier à part entière, et si l'on veut un rendu professionnel, il faut se mettre en position de professionnel. Je ne dis pas que c'est facile (j'ai dû tout apprendre par moi-même au moment où j'ai créé Démiurge éditions, et j'entame actuellement mon 4e roman autoédité). Il y a des tonnes de métier plus faciles que celui-là. Mais tout ce travail est nécessaire, à mon sens, pour produire un roman de qualité qui rassure les lecteurs, et défaire ce méchant cliché sur les autoédités.


L'offre de livres sur le marché est déjà plus que conséquente : aussi, pour aider les auteurs et autrices autoédités et les lecteurs et lectrices à choisir des romans tout aussi qualitatifs que le travail proposé en maison d'édition, j'aimerais proposer une sorte de serment de l'auteur autoédité.


Le mot fait peur, mais ça n'a rien d'une charte à signer : c'est un code d'honneur de l'auteur indépendant professionnel, à la fois pour s'assumer soi-même et rassurer ses lecteurs sur la qualité de l'ouvrage produit. Comme un code d'honneur, il guide l'auteur dans les étapes d'un bon travail éditorial et assure aux lecteurs que celui-ci respecte tous les standards d'une maison d'édition traditionnelle.


Parce qu'après tout, quand l'auteur à une histoire en tête, lui seul sait quelle forme il voudrait qu'elle ait à la fin.


Ces engagements de l'auteur autoédité sont ce qu'ils sont : un acte volontaire, un pas en avant pour annoncer publiquement que l'on produira un livre qui correspond aux normes de qualité standard d'une maison d'édition, ceux que les lectrices et lecteurs ont l'habitude d'acheter.


Soit parce que l'auteur possède les compétences nécessaires (j'en connais plusieurs qui sont aussi illustratrices ou maquettistes, par exemple) pour assumer ce travail lui-même, soit parce qu'il fait appel à des professionnels spécialisés dans la correction, la mise en page, le graphisme, etc.


Bien entendu, nombreux sont les autrices et auteurs autoédités qui les respectent déjà, mais comme le lecteur hésitant n'en est pas toujours informé, et sur le web où les lectrices ne peuvent pas feuilleter un roman ou poser des questions comme en salon, voici ce que je vous propose : dans les premières pages de votre roman, voire sur la quatrième de couverture, ou sur la page de présentation de votre roman, indiquez ceci.

 

L'autrice garantit que ce livre a été :


1 - Relu


Le roman a été relu intégralement, plusieurs fois, par le romancier et/ou des bêta-lecteurs dans l'optique d'assurer la qualité formelle en révisant les faiblesses structurelles et narratives ainsi que les erreurs stylistiques (répétitions, rythme, vocabulaire) et les fautes de frappe.


2 - Corrigé


Le roman a été relu et corrigé dans son entièreté par un correcteur professionnel ou par un logiciel d'analyse textuelle (comme Antidote) pour en supprimer les erreurs d'ordre orthographiques, grammaticales, syntaxiques, typographiques et ponctuelles.


3 - Mis en page


Le manuscrit et la quatrième de couverture ont été mis en page selon les standards de l'édition traditionnelle en matière de choix de polices, de formatage des paragraphes et d'alinéas, d'alignement du texte, d'intégration des images, de chapitrage, de suppression des blancs et autres considérations techniques afin de garantir une expérience de lecture confortable.


4 - Illustré


La première de couverture illustre les personnages, thèmes, ambiances, éléments-clés ou lieux du récit : elle respecte les normes de droits d'auteur et présente le récit de façon compréhensible et cohérente avec le contenu du texte. Les couleurs et les typographies des différents éléments textuels de la couverture ont été réalisés dans l'idée d'une présentation optimale.


5 - Validé


Enfin, le roman a bénéficié d'un contrôle éditorial : un Bon-à-tirer à été testé auprès de l'imprimeur avant toute commercialisation et sa qualité a été éprouvée dans une utilisation quotidienne. Le roman est doté d'un ISBN valide et a fait l'objet d'un dépôt légal avant sa publication. Le résultat présentement publié est la version la plus aboutie du texte.


Ce serment est fait avant tout pour le lecteur : c'est lui qui décidera, au final, si le roman respecte effectivement ses engagements de forme en tant que livre-objet. Mais n'affirmez pas vous être plié à l'une ou l'autre de ces exigences si ce n'est pas le cas : un texte truffé de fautes annonçant que le roman a été corrigé avec rigueur se discréditera tout simplement, et vous avec.


Tout ça me renvoie à un autre article écrit il y a quelques temps, où je distinguais 2 forces distinctes dans le monde de l'édition et leurs possibles évolutions à l'avenir. Si l'autoédition devient un jour un moyen de création littéraire aussi important que la publication en maison d'édition (notamment parce qu'elle permet une plus juste rémunération des auteurs), autant qu'elle soit considérée comme tel dès maintenant, avec des standards de qualité assurés à son public.


Dites-moi ce que vous en pensez, je suis curieuse d'avoir votre avis si vous lisez ou écrivez des romans autoédités !


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